Septembre 2018
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CHEMIN : petite philosophie d'un marcheur
Tout chemin est d’abord enfoui en soi avant de se décliner sous les pas, il mène à soi avant de mener à une destination particulière. Et parfois il ouvre la porte étroite qui aboutit à la transformation heureuse de soi. (David Le Breton, Eloge des chemins et de la lenteur)

Un guide de l’Everest répond à quelqu’un qui demande si un
vieux grimpeur a une chance d’arriver au
sommet.
Il y a des montagnes au-dehors et au-dedans. Leur présence
nous appelle, nous fait signe de monter. La montagne enseigne peut-être que
nous la portons à l’intérieur de nous-mêmes, celle du dehors comme celle du
dedans.
Quelquefois, nous cherchons la montagne sans la trouver
jusqu’au jour où nous sommes suffisamment motivés et préparés à trouver le
chemin de la base jusqu’au sommet.
L’ascension de la montagne est une puissante
métaphore de la quête spirituelle, la voie de l’alchimie intérieure. Les
difficultés que nous rencontrons en chemin incarnent les défis dont nous avons
besoin pour nous dépasser et élargir nos limites. En fin de compte, c’est la
vie elle-même qui est la montagne, un maître qui nous donne l’opportunité de
grandir en force et en sagesse.

Nous avons beaucoup à apprendre lorsque nous décidons de
faire ce voyage. Les risques sont considérables, les sacrifices
impressionnants, l’issue souvent incertaine. A la fin, c’est l’ascension
elle-même qui est l’aventure et non seulement le fait d’atteindre le sommet.
D’abord, nous explorons le pied de la montagne, ensuite les
parois et enfin, le sommet. Mais on ne peut rester en haut d’une montagne. Le
voyage ne sera achevé que lorsque nous serons redescendus et que nous
l’admirerons de loin.
Cependant, le fait d’être monté au sommet nous donne un
nouveau point de vue sur le monde qui changera pour toujours notre perspective.

Mais le voyage intérieur n’est pas fini. Le guide de l’Everest nous recommande : avant de quitter votre campement pour grimper plus haut, il vous faut réapprovisionner le refuge pour ceux qui viendront après vous et redescendre à la rencontre des autres grimpeurs pour partager la connaissance du terrain que vous avez trouvé plus haut afin qu’ils profitent de ce que vous avez déjà appris au cours de votre ascension.
Dans une certaine mesure, c’est ce que nous faisons au cours de notre enseignement. Nous essayons du mieux possible de montrer aux gens ce que nous avons découvert jusqu’à présent.Au mieux, il s’agit d’un carnet de route, d’un rapport sur nos expériences. Ce n’est en aucun cas la vérité absolue.
Ainsi, peu à peu l’aventure se dévoile. Nous sommes tous ensemble sur le mont « analogue ». Et nous avons besoin de l’aide des autres.
