Que suis-je ? - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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Que suis-je ?

Méditation

QUI SUIS-JE ? ou QUE SUIS-JE ?
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La constitution du MOI en tant qu'être :

  • La matière est comme un morceau d'écume ;

  • La sensation comme une bulle d'eau ;

  • La perception comme un mirage ;

  • Les formations mentales comme le tronc d'un bananier ;

  • La conscience dualiste comme une illusion ;


Ces 5 agrégats sont les instruments de l'attachement au MOI.

Des agrégats – ils sont 5 : Cinq ensembles dans lesquels le Bouddha a englobé tous les phénomènes physiques et mentaux de l’existence conditionnée. Je peux les comprendre à 2 niveaux :
Au niveau de l’individu : les 5 agrégats qui sont la base de la personnalité sur laquelle j’établi à tort l’idée d’un moi.
Au niveau général : les 5 agrégats constituent la liste de tous les phénomènes composés existant dans l’univers : une forme des phénomènes d’ordre physique et les 4 autres sont des phénomènes mentaux (les sensations, les perceptions, les formations karmiques et la conscience)

La notion des 5 agrégats est une tentative pour rendre compte de la constitution du sujet en tant qu' "être".

Pour la pensée bouddhiste, ce qui fait "l'être" n'est qu'une combinaison d'énergies et de forces mentales et physiques en changement constant. Ces forces sont divisées en 5 familles dits "5 agrégats".
Il y a un lien entre ces cinq agrégats et la première noble vérité qui expose dukkha (la souffrance). En effet, les cinq agrégats sont les instruments mêmes de l'attachement et donc de dukkha.

La première famille est l'agrégat de la matière ~ rûpakkhanda ~

Il s'agit des quatre éléments fondamentaux (l'air, la terre, le feu et  l'eau), leurs différents états (fluidité, solidité et mouvements) et leurs dérivés. Par dérivés, la pensée bouddhiste désigne les organes sensoriels et mentaux (la vue, l'ouïe, l'odorat, l'olfaction, le toucher) et les objets leur correspondant dans le monde (les formes visibles, les sons, les odeurs, les goûts, le contact des objets avec le corps). A ces cinq modes de relation, est ajoutée un sixième avec l'organe mental d'un côté ,et les pensées idées ou conceptions de l'autre.

La deuxième famille est l'agrégat des sensations ~ vedanâkkhanda ~
Toutes les sensations, qu'elles soient agréables, désagréables ou neutres font partie de ce groupe. Ces sensations sont de six catégories : celles issues du contact de la vue avec les objets visibles, de l'ouïe avec les sons, de l'odorat avec les odeurs, de l'olfaction avec les goûts, de l'organe mental avec les pensées.

La troisième famille est l'agrégat des perceptions ~ saññâkkhanda ~
La perception c'est l'identification et la reconnaissance des six catégories de sensations.

La quatrième famille est l'agrégat des formations mentales ~ sankharakkhanda ~
Le bouddhisme met l'accent sur le lien entre formations mentales et volontés ou actions et intègre toutes les actions volitionnelles dans ce groupe (volition = action par laquelle la volonté se détermine). C'est au moyen du corps, de la parole et de l'organe mental que le sujet agit.
De la même manière que pour les sensations et les perceptions, les actions volitionnelles se répartissent en six catégories (voir agrégat de la matière).
Les actes volitionnels rentrent dans le schéma du karma, car ils font suite à des actes antérieurs et engendreront à leur tour d'autres actes. Ce ne sont bien entendu pas les sensations et les perceptions en tant que telles qui ont des effets karmiques.
Le bouddhisme a dénombré cinquante deux activités mentales qui forment la famille de l'agrégat des formations mentales. Parmi les plus fréquemment citées et qui elles ont des effets karmiques, on trouve : le désir, la répulsion, l'ignorance, la vanité, l'idée de soi, ... On trouve également : la confiance, la détermination, la volonté, la sagesse, l'attention, la concentration, ...

La cinquième famille est l'agrégat de la conscience ~ viññânakkhandha ~
La conscience est comprise ici comme la compréhension d'une certaine constance d'un certain nombre de réalités ayant pour fondement les facultés sensorielles et l'organe mental et ayant pour objet les données correspondantes du monde physique (formes visibles, sons, odeurs, sensations corporelles) ou mental (idées, pensées).
Il ne s'agit pas d'une identification, d'une reconnaissance figée d'une réalité immuable. Il s'agit tout simplement de prêter attention au fait qu'il y a telle forme, tel parfum, telle sensation, sans y rajouter de valeur ni de jugement.
Prêter attention à la simple apparition sensorielle d'une chose ou d'une pensée sans "intervenir" dans le processus est une démarche fondamentale dans la pensée bouddhiste.
Pour la pensée bouddhiste, la conscience elle-même rentre dans la catégorie des éléments conditionnés, est elle-même en perpétuel changement et est donc appelée à disparaître purement et simplement.
Comme ces composantes de la conscience sont impermanents, ils sont à leur tour dukkha.
Il est important de noter que pour le bouddhisme la notion d' "être" s'arrête là et qu'il n'y a rien d'autre dans la notion d'être que l'ensemble des cinq agrégats. Il n'y a pas un autre "être" ou un autre "moi" derrière ou autour des cinq agrégats qui éprouverait la souffrance ou le plaisir.

Un autre exemple pour expliquer

Suis-je ou ne suis-je pas ?
Là est la question !


Les Eveillés ont enseigné : "le je existe",
Mais ils ont aussi enseigné : "le je n'existe pas" ;
Et ils ont encore déclaré
Que n'existe ni je ni non-je.
Tout est vrai et non vrai,
Non vrai et vrai, ni vrai ni non vrai.
Tel est l'enseignement de l'Eveillé.
Nagarjuna

Pour approfondir, Voir dans Philosophie "la non-dualité"

Et du côté de la physique, que se passe t-il ?
Qui suis-je ? Vous êtes Cela en cet instant même
Notre monde moderne utilise l’énergie pour ses activités, ignorant qu’il joue avec des « souvenirs » ! Donc il peut aborder l’explication de l’introduction de l’esprit, donc de la conscience dans la matière. Nous sommes tramés dans un substratum d’ondes électromagnétiques, constitué par la superposition d’un champ magnétique et d’un champ électrique associés. Il n’y a donc plus d’antinomie : l’onde magnétique immatérielle représentant l’unité, se manifeste dans la dualité existentielle, matérialisée par les limites des formes, soit les polarités électriques qui créent une différence de potentiel garantie du vivant.
Dans des appareils tels que les ordinateurs, la mémoire, donc l’information, est codée dans le magnétisme. Ceci peut nous conduire à penser que, dans notre univers, le champ magnétique est le support de l’information et par conséquent gardien du « savoir ». Il est le garant du « je suis » immatériel par excellence, puisqu’il s’agit de la conscience, depuis la particule, la pierre, le végétal ou l’animal et jusqu’au psychisme humain.
Ainsi, la théorie de J. Charon se trouve confirmée : les quarks ne seraient que les composantes du champ magnétique support de l’information. Quant au neutrino, il serait le vecteur de ce même champ magnétique. Comme il est impossible d’arrêter le temps, le champ magnétique n’a pas de polarités séparées, il n’existe qu’un passé fait de mémoire (de souvenirs) et un futur ! Le magnétisme est à la base de l’univers et responsable de toute interaction puisque rien ne peut arrêter un champ magnétique.
Nous sommes alors en présence d’un champ magnétique support du : « Je suis » et d’un champ électrique porteur du « cela ». C’est-à-dire l’immatériel de l’information qui se projette dans l’existence. C’est ainsi que les transferts d’information se font par l’intermédiaire de l’énergie, cette dernière étant toujours double : masculine et féminine.
Nous savons en physique que « si l’on extrait un signe plus, le signe moins se met dans la courbure ». Ceci est une définition de la forme, dont nous voyons qu’elle correspond toujours à un savoir qu’elle a pour mission d’exprimer.
Au niveau du cerveau, cela signifie que la pensée vaut l’action ! C’est en vertu de cette connaissance que le Christ disait : « Celui qui a commis l’adultère dans son cœur a déjà commis l’adultère ». Ceci nous conduit à comprendre que, si nous ne voulons pas subir les conditionnements que nous avons nous-mêmes créés, nous devons refuser le déterminisme de la forme physique. Les orientaux disent : « je ne suis pas cela ». En refusant toute définition d’eux-mêmes, ils permettent à la vie de s’exprimer sans être conditionnés par des croyances restrictives et dépassées.
C’est ainsi que nous devenons ce que nous pensons.
Voici ce qu’exprimait Bob TOBEN en 1974, en conversation avec les physiciens Jack SARFATI et Fred WOLF :
L’interpénétration des univers est commencée. Des sentiers s’ouvrent, qui vont nous permettre de briser le cercle de notre perception limitée. La conscience est la totalité au-delà de l’espace-temps, ce qui pourrait être l’essence du JE réel. Nous en arrivons au point de nous rendre compte que la conscience et l’énergie sont une seule et même chose. La totalité de l’espace-temps est construite par notre conscience. Notre perception intégrale de la réalité est un ensemble composite d’un nombre indéfini d’univers dans lesquels nous coexistons. L’idée que nous nous faisons de nous-mêmes n’est seulement que la projection localisée de la totalité de nos êtres réels.
Il n’est pas d’autre tâche que de consacrer tous nos efforts à l’étude de la conscience. Travailler à une transformation de cette dernière est le seul jeu qui vaille les chandelles.
De la sorte, si je me tourne vers l’intérieur, réalisant que je suis en intime communion avec tous les univers, je deviens directement responsable de mes pensées. Tout est ici et maintenant, en moi-même ! N’attendez pas le gourou, le messie, le maître, la parousie !
En rapport direct avec : La RENAISSANCE, la REINCARNATION
... mais la réincarnation n'est pas le renaissance d'un "moi"

QUI EST MOI ?
Le reflet que je vois dans le miroir, n'est pas moi !


Je peux comparer ma vision des choses à un miroir.
Le reflet que je vois dans le miroir n'est pas moi, seulement la manifestation permettant à ce reflet d'être perçu dans le miroir.
Il en est de même avec tous les phénomènes que je perçois. Si je ferme les yeux, les objets disparaissent. Si ces objets possédaient une existence inhérente, ils ne disparaîtraient pas.
Mes 5 sens et mon mental me permettent de créer les objets que je perçois. Nulle part ces objets n'existent réellement si ce n'est que dans mon esprit.

On trouve dans les textes bouddhiques l’histoire de deux aveugles qui voulaient qu’on leur explique les couleurs.
A l’un d’eux on répondit :

  • "le blanc a la couleur de la neige". L’aveugle prit une poignée de neige et conclut que le blanc était "froid".

A l’autre on déclara :

  • "que le blanc était la couleur des cygnes". Il écouta le bruissement d’ailes d’un cygne qui volait, pour conclure que le blanc faisait "frou-frou".

En bref, le monde ne peut se déterminer tout seul. S’il le faisait, nous le percevrions tous de la même manière.

Qui est-ce qui a créé le Monde et l’univers ?
Personne n’a créé le Monde et l’univers. C’est l’imperfection de nos organes des sens qui nous fait percevoir le Monde et l’univers à notre façon. C’est parce que nos yeux ne peuvent voir que des rayons lumineux de longueur entre 420 et 650 nanomètres, et que nos oreilles ne peuvent entendre que des sons de fréquence entre 20 hertz et 20 kilohertz, que nous percevons ainsi le Monde et l’univers. Un chien, une vache ou un oiseau voient le Monde et l’univers autrement.

Tout est relatif : je me rappelle : le pétale de rose est beau pour le poète, nourriture pour l'insecte, et rien du tout pour la baleine !
Un poème zen dit aussi : Pour l'amoureux, une jolie femme est un objet de réjouissance ; pour l'ermite, un sujet de distraction ; et pour le loup, un bon repas.
Le Bouddha disait : "Nous sommes tous dans le Dharma pur et serein, mais chaque être vivant perçoit le Monde et l’univers à sa façon, selon son KARMA, c’est-à-dire selon sa nature actuelle qui est la conséquence de ses ambitions et de ses actions antérieures."
Qui est-ce qui a créé l’Homme ?
Personne n’a créé l’Homme. C’est notre ignorance originelle qui a engendré notre existence à travers le temps. A l’origine le Dharma est pur et serein. Dans cette sérénité règne la Sagesse. A partir de la Sagesse s’est élaborée la connaissance qui est notre ignorance originelle, car la connaissance implique la distinction entre celui qui connaît et les choses connues. Avec l’apparition de la connaissance, nous commençons d’ignorer notre nature première qui est le Dharma pur, serein, sans aucune distinction. C’est le commencement de la Chaîne des douze relations causes-effets.
Voir l'explication dans : Philosophie "la roue de la vie"

Je vais essayer de récapituler tout cela et de voir quelles sont les caractéristiques des agrégats
D’abord premier grand groupe de caractéristiques : le bouddhisme a un point de vue spirituel, moral et psychologique – il ne fait pas l’étude scientifique de la matière ni des phénomènes psychologiques comme on le fait dans les laboratoires –
Deuxième constatation : les agrégats existent en interdépendance les uns avec les autres. Un objet, pour moi existe dans la conscience que j’en prends – et comme le dit le bouddhisme : vous n’avez jamais vu le monde, vous avez toujours vu votre monde. Si je suis un alcoolo chronique, je n’aurai pas le même coup d’œil sur ce verre d’eau pure, qu’un abstinent assoiffé. La conscience que je prends des choses dépend de ce que je sais déjà ou de ce que je crois savoir.
Constatation suivante : Tous les phénomènes sont composés, sujets à la décomposition et impermanents. L’usage spirituel de tout ça, c’est de se libérer de l’identification à ce que je m’imagine être un MOI solide, autonome, indépendant, permanent…
Donc, je refuse à priori un changement qui est impossible – je suis comme ça, pas question que je change, il faudrait pour ça reconnaître l’impermanence, accepter de vivre dans un monde dangereux où les choses ne sont plus ce que je croyais qu’elles étaient, y compris moi-même et là ça devient très désagréable.
Constatation suivante : Tout apparaît, tout change et tout cesse. Ou comme dit le canon : la matière est comme un morceau d’écume, la sensation est comme une bulle d’eau, la perception comme un mirage, les formations mentales comme le tronc d’un bananier et la conscience (dualiste) comme une illusion.

LA VERITE RELATIVE et LA VERITE ABSOLUE

sachons regarder !

Il y a aussi un autre aspect c’est qu’il appelle les 5 agrégats : le fardeau.
Le fardeau c’est quoi ?
C’est la douleur et les agrégats – le porteur : qui est le porteur du fardeau ? C’est moi, Pierre… (oui ! je m'appelle Pierre) - La prise du fardeau : c’est le désir ou la répulsion, qui fait que je suis attaché – La déposition du fardeau : c’est la libération.
Mais qu’est-ce que c’est que le porteur du fardeau ?
Le bouddhisme demande de voir les choses de 2 façons – d’une façon relative, empirique, banale – le porteur du fardeau c’est moi – Moi, Pierre je me connais, je mesure 1m78, etc.… si je me revois assez souvent, je reconnais ma figure, et je constate une certaine constance dans mes habitudes, mes réactions… J’existe d’une façon empirique certaine.
Mais Pierre  «c’est le courant d’un fleuve, mais ça n’est jamais la même eau qui coule, les algues ou les poissons qui sont là…» En réalité quand on regarde de près, je change sans arrêt. Et quand on regarde les choses de façon ultime, la continuité de ce courant changeant va être vue d’une façon différente et on va en apprécier le caractère illusoire.
Mais en attendant, le fleuve existe, avec ses caractéristiques ; la qualité du fleuve dépend de ses affluents et de la source d'où il vient .

On s’attache ici au terme de concept. La construction mentale, cette étiquette que nous surajoutons à la réalité « telle qu’elle est » et qui nous fait percevoir chaque phénomène comme « un, indépendant et permanent », là où il n’y a que du « composé, conditionné et temporaire ».
C’est un bel exemple de parler d’ « UNE VOITURE » Mais dans les 2 cas, si nous enlevons une seule pièce à « la voiture », il n’y a plus de voiture. La voiture n’est qu’un assemblage de 36 000 pièces de métaux divers, roues, essieu, sièges, pare-brise etc… dont chacune, prise indépendamment des autres, n’est pas une voiture. C’est l’ensemble composé, à un moment donné, dans des circonstances particulières, que nous appelons « voiture » et ce mot n’est qu’une désignation, une étiquette, un concept, une construction mentale. Or, la voiture évolue en permanence, ses différentes pièces s’usent, se détériorent, se brisent, se séparent... mais nous restons "attachés" à cette idée, cette notion purement intellectuelle et mentale, de "voiture" en soi - Platon dirait : "Idée" de voiture ! - qui devient un modèle auquel nous opposons la réalité, à travers lequel nous jugeons la réalité.
Les concepts présentent davantage de danger quand ils s’appliquent à des personnes, en particulier à soi-même. Je suis un être composé, sujet à la décomposition, et impermanent. S’attacher à l’idée qu’on a de soi-même fera qu’on refusera toute évolution qui entrerait en contradiction avec notre idée. Où trouve-t-on le « moi » en soi ? Dans l’absolu, aucun concept n’est valide. Ce n’est que dans le cadre de notre réalité, dite "relative", faite de relations, et donc aussi de communication... que les concepts peuvent avoir une utilité. ... En ce sens, au niveau du vocabulaire lui-même, c’est déjà une "composition" !

Examinons ce qui est supposé constituer l'identité de « moi Pierre »

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Un ensemble de parties
produit le concept de véhicule. Qui suis-je ? Mon corps ? un assemblage d'os et de chair. Ma conscience ? Une succession de pensées fugaces. Mon histoire ? La mémoire de ce qui n'est plus. Mon nom ? Je lui attache toutes sortes de concepts : celui de ma filiation, de ma réputation, de mon statut social etc... Mais en fin de compte, il n'est rien de plus qu'un assemblage de lettres : a   b    cd   e f g....

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