La mort - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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La mort

Philosophie
Dans la mort est l'immortalité




Dire par euphémisme que "cet être humain" nous a quitté est à la fois véridique et faux. Vrai parce que nous ne le rencontrerons plus sous l’aspect corporel qui nous fut familier.
Erroné parce que les émotions et les pensées qu’il a provoquées ont été, sont et seront toujours présentes en nos consciences. D’aucuns affirmeront que voici de charmants propos, mais sans aucun rapport direct avec la réalité tangible. Certes ; mais réagir ainsi, n’est-ce pas s’identifier seulement à ce qui se touche, c’est-à-dire à la substance matérielle ? Mais qui "honnêtement" peut nier que les émotions s’éprouvent et que les pensées nous assaillent en permanence ? En réalité, nous sommes beaucoup plus que ce que nous croyons être. Et c’est précisément à cause des trois facteurs soulignés plus haut que l’odyssée terrestre de cet être humain nous concerne tous.
"Ce corps n’est pas moi. Je ne suis pas limité par ce corps. Je suis la vie sans limites. Je ne suis jamais né et jamais ne mourrai.
Regarde le vaste océan et le ciel immense là-haut étincelant de milliers d’étoiles. Tout n’est que la manifestation de mon esprit.
Depuis toujours, je suis libre. Naissance et mort ne sont que jeu de cache-cache, portes d’entrée et de sortie.
Prends ma main et rions tous les deux. Ceci n’est qu’un au revoir. Nous nous reverrons encore.
Nous ne cessons de nous rencontrer aujourd’hui et demain, à notre source et à chaque instant.
Sous toutes les formes de la vie."
Thich Nhat Hanh
"Je suis une continuation, comme la pluie est une continuation du nuage" paroles de l'influent moine bouddhiste Thich Nhat Hanh, père de la pleine conscience. Magnifique description de l'esprit et tout l'enseignement du bouddha à retrouver ici "L'enseignement".
Le maître zen Thich Nhat Hanh, considéré comme le père de la méditation "de la pleine conscience", est décédé paisiblement au Temple Tu Hieu de la ville de Hue, le cœur du bouddhisme vietnamien le 22 janvier 2022, à l’âge de 95 ans. Il avait popularisé le concept de "pleine conscience" dans le monde, à travers de nombreux livres et retraites de méditation. Il était une des figures les plus engagées du bouddhisme avec le Dalaï Lama.

La mort n'est pas une chose horrible, une chose à éviter, à différer, mais plutôt une compagne de chaque jour. De cette perception naît alors un sens extraordinaire de l'immensité. (jiddu krishnamurti)
Accompagner quelqu’un vers la mort est un privilège. On reçoit du mourant mille fois plus qu’on ne peut lui donner. Il nous emmène à l’orée de l’espace suivant, nous permet de recevoir un peu de la lumière du passage. La mort n’est que cela, un passage vers un autre ordre, un bardo où le karma accumulé depuis des temps sans commencement nous entraîne comme des fétus de paille dans la tempête pour nous confronter à nos peurs les plus subtiles. Nous naîtrons alors à une nouvelle existence, produit de ce karma. Il n’y a pas de fatalité, de malchance ou d’injustice. Tout ce qui nous arrive, de vie en vie, est le fruit de nos actions. Nous sommes les seuls artisans de notre condition.
Naissance et mort : Continuité de l’illusion. Qui meurt, qui naît ?
La mort n’est que celle du corps, l’esprit ne disparaît pas. Pour mieux faire comprendre le rapport unissant le corps et l‘esprit, et illustrer dans quelle mesure ils sont un ou différents, nous pouvons utiliser de nouveau l’analogie avec l’état de rêve. Dans un rêve clair, notre corps onirique se déplace, il voit des formes, entend des sons, expérimente son monde imaginaire, exactement comme notre corps présent expérimente le monde que nous connaissons à l’état de veille. A notre réveil, le corps onirique disparaît, mais l’esprit continue à faire d’autres expériences dans un autre corps et un autre monde : ceux de l’état de veille.
Le phénomène de la mort est similaire, mais cette fois, c’est le corps de notre état de veille actuel qui disparaît.
On peut aussi comparer les différentes naissances que prend l’esprit conditionné par le karma, à des rêves successifs ; le passage d’un rêve au suivant étant, chaque fois, comme si l’on mourait quand l’un se termine, et comme si l’on renaissait quand un autre commence. Certaines empreintes de l’esprit, certaines tendances du karma engendrent un rêve, puis d’autres en font vivre un deuxième, puis un troisième, et d’autres encore jusqu’au moment du réveil où les apparences oniriques disparaissent. De même, le karma nous fait vivre différentes naissances et morts dans le samsara (ou la roue de la vie) tant que n’est par REALISE L’EVEIL SPIRITUEL PAR LA LIBERATION.
Ce n'est que dans la mort qu'il naît quelque chose de neuf.
Je ne cherche pas ici à vous rassurer. Ce que je vous dis en ce moment même n'a ni à être cru ni à être admis, car vous allez en faire une chose rassurante, de même que vous croyez actuellement à la réincarnation ou à la continuité dans l'au-delà, et ainsi de suite. Lorsque vous n'avez plus peur parce qu'à chaque minute il y a fin et renouveau, alors vous êtes ouvert à l'inconnu. La réalité c'est l'inconnu. La mort aussi, c'est l'inconnu. Mais, entre autres absurdités, dire de la mort qu'elle est magnifique, qu'elle est merveilleuse, sous prétexte que nous allons nous perpétuer dans l'au-delà, est une attitude sans la moindre authenticité. Ce qui est authentique, c'est de voir la mort telle qu'elle est - une fin, une fin dans laquelle il y a renouveau, renaissance - pas une continuité. Car tout ce qui se perpétue finit par dépérir ; mais ce qui a le pouvoir de se renouveler est éternel.


Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe, je n'y suis pas, je n'y dors pas... Je suis le vent qui souffle dans les arbres, je suis le scintillement du diamant sur la neige, je suis la lumière du soleil sur le grain mûr, je suis la douce pluie d'automne... Quand tu t'éveilles dans le calme du matin, je suis l'envol de ces oiseaux silencieux qui tournoient dans le ciel... Alors ne reste pas là à te lamenter devant ma tombe, je n'y suis pas, je ne suis pas mort ! Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement parce que je suis hors de ta vue ? La mort tu sais, ce n'est rien du tout. Je suis juste passé de l'autre côté.
-Mary Elizabeth Frye-
Dans la mort est l'immortalité - Filmé au Népal lors de mes voyages
« Quand je serai incinéré ! »
Dans les religions monothéistes, il y a une structure métaphysique qui n’a pas grand-chose à faire avec les lois naturelles, de sorte que la libération dépend d’une croyance en des doctrines métaphysiques et non de la compréhension des lois de la nature. Et selon mon propre conditionnement, la nature est quelque chose d’extérieur… c’est ce que l’on voit là-bas dehors ! Il y a bien des montagnes et des arbres et il y a des lois naturelles, mais elles n’ont pas grand-chose à voir avec nous, de sorte que l’on se sent étranger au monde.
Pourtant notre corps fonctionne en lien avec les lois naturelles… impermanence, interdépendance, dépendance, karma, vacuité, il fait partie d’une structure planétaire d’un tout parfait.
Dans le bouddhisme, quand on met sur un même plan le dharma et les processus naturels, on ouvre son esprit à ce qui est. "Ce qui est" !!! Et la boucle est bouclée !!!
C’est ce que le Bouddha a découvert quand il a atteint l’Eveil. Il a réalisé le mouvement naturel des choses. Et tous les faux concepts relatifs au soi et à la culture, qui sont basés sur l’ignorance, l’attachement à la répulsion, et l’attachement au désir, se sont simplement dissous dans son esprit.
Alors l’urne avec les cendres d’une coquille vide, c’est le dernier de mes soucis. J’aime la forêt et les montagnes pyrénéennes mais je ne suis attaché à rien de tout cela.
Une simple coquille vide ??? Tous les phénomènes sont composés, sujets à la décomposition et impermanents. L’usage spirituel de tout ça, c’est de se libérer de l’identification à ce que je m’imagine être un MOI solide, autonome, indépendant, permanent…
Tout apparaît, tout change et tout cesse. Ou comme dit le canon : la matière est comme un morceau d’écume, la sensation est comme une bulle d’eau, la perception comme un mirage, les formations mentales comme le tronc d’un bananier et la conscience (dualiste) comme une illusion.
Un ensemble de parties produit le concept de véhicule : que suis-je ?
Mon corps ? Un assemblage d'os et de chair - Ma conscience ? Une succession de pensées fugaces - Mon histoire ? La mémoire de ce qui n'est plus - Mon nom ? Je lui attache toutes sortes de concepts : celui de ma filiation, de ma réputation, de mon statut social etc... - Mais en fin de compte, il n'est rien de plus qu'un assemblage de lettres : a b c d e f ...
Je respire, je suis soulagé, mon père est mort, ou ma mère est morte, ou bien les deux sont morts. Ils ont quitté leur corps. Suis-je anormal ?
MAIS AVANT DE MOURIR... petite pensée philosophique
L’homme a séparé la vie de la mort. L’intervalle entre vivre et mourir est une peur : c’est elle, la peur, qui crée le temps de l’intervalle. Vivre, c’est notre torture quotidienne, ce sont les insultes de tous les jours, les souffrances et un état de confusion avec des ouvertures occasionnelles sur des mers enchantées.
C’est ce que nous appelons vivre, et nous avons peur de la mort qui met fin à ces misères. Nous préférons nous accrocher au connu plutôt que d’affronter l’inconnu, le connu étant notre maison, nos meubles, notre famille, notre travail, ainsi que notre caractère, notre savoir, notre célébrité, notre solitude, nos dieux.
En somme, le connu est cette petite entité qui tourne incessamment autour d’elle-même, dans les limites de son existence amère.
Nous avons accepté que la vie soit cette agonie et cette désespérance : nous nous y sommes habitués, et nous pensons que la mort doit être soigneusement évitée. Mais cependant, la mort est extraordinairement semblable à la vie lorsque nous savons vivre.
Si vous mourrez à tout ce que vous connaissez, y compris votre famille, votre mémoire, et à tout ce que vous avez vécu, la mort devient une purification, un processus de rajeunissement. Elle confère une innocence et seuls les innocents sont passionnés, non les croyants, ni ceux qui cherchent à savoir ce qu’il advient après la mort
Pour savoir réellement ce qui se produit lorsqu’on meurt, on doit mourir. Cela n’est pas une plaisanterie : on doit mourir, non pas physiquement, mais intérieurement, mourir à ce que l’on a chéri et à ce qui a provoqué de l’amertume.
Mourir, c’est se vider totalement l’esprit de ce que l’on est, c’est se vider de ses aspirations, des chagrins et des plaisirs quotidiens. La mort est un renouvellement, une mutation, où n’intervient pas la pensée qui est toujours vieille. Lorsque se présente la mort, elle apporte toujours du nouveau. Se libérer du connu c’est mourir, et alors on vit.
Comment parler de la mort avec les enfants ?
Comment parler de la mort avec les enfants ? À l’âge de l’école maternelle, les enfants posent beaucoup de questions. Celles qui portent sur la mort peuvent parfois nous désarmer et nous gêner. Comment répondre à leur curiosité naturelle ? Comment leur parler de quelque chose qui nous angoisse, peut-être, nous aussi ? La rédaction du magazine Pomme d’Api a pris conseil auprès de Claire Pinet, psychologue spécialisée dans le deuil et les soins palliatifs, pour nous y aider.
En savoir plus : CLIQUEZ ICI     (https://www.pommedapi.com/parents/cahier-parents/parler-de-mort-enfants)
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