Apprendre à Méditer - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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Apprendre à Méditer

Méditation

Apprendre à méditer
Si apprendre à méditer est un cheminement que même les plus grands sages suivent tout au long de leur vie, s'y exercer au quotidien transforme déjà notre regard sur nous-mêmes et sur le monde.
Quel que soit l'angle sous lequel on envisage la méditation - celui de la transformation personnelle, du développement de l'amour altruiste ou de la santé physique, - celle-ci apparaît donc comme un facteur essentiel si l'on veut mener une vie équilibrée et riche de sens dans cette société ultra-individualiste et matérialiste.
ENTRER EN RELATION AVEC SES PENSEES
Le terme "méditation" signifie développer la capacité, l'habitude d'appliquer son esprit, sans distraction, sur un sujet ou un objet quel qu'il soit.
Le mode "penser à" de notre esprit envahit toute notre vie. Consciemment ou non, nous passons la plupart de notre temps à "penser à".
Mais la méditation est un processus différent de la pensée discursive ou de la réflexion. Parce que la méditation n'est pas pensée, au travers du processus continu d'observation silencieuse, de nouvelles formes de compréhension émergent.
Nous ne sommes pas obligés de nous battre avec nos pensées, ni de les juger. Tout simplement, nous pouvons juste choisir de ne pas poursuivre ces pensées une fois que nous avons pris conscience de leur existence.
Quand nous nous perdons dans les pensées, nous nous identifions fortement à elles. Les pensées balaient notre esprit et l'emportent et en très peu de temps nous pouvons en effet nous trouver bien loin !
Nous sautons dans un train d'associations de pensées, sans être conscient que nous avons embarqué, et en ne connaissant certainement pas notre destination.
Plus loin sur le trajet, nous nous réveillons et nous constatons que nous avons été emportés par nos idées. 
Et quand nous descendons du train, nous pouvons être dans un environnement mental tout à fait différent de celui qui était le nôtre quand nous avons embarqué.
Prenez quelques instant, maintenant, pour examiner les pensées qui naissent dans votre esprit.
A titre d'exercice, vous pouvez fermer vos yeux et vous imaginer dans un cinéma, occupé à regarder un écran vide. Attendez l'arrivée des pensées.
Comme vous n'êtes occupés à rien d'autre que d'attendre les pensées, vous pouvez en devenir conscients très rapidement.
Que sont-elles exactement ?
Que leur arrive-t-il ?
Les pensées sont comme des apparitions magiques qui semblent réelles quand elles nous absorbent, mais qui s'évanouissent si on les inspecte.
Mais qu'en est-il des pensées très fortes qui nous déstabilisent ?
Nous regardons, regardons, regardons tout d'un coup - WOUF ! - nous sommes absorbés dans une pensée.
De quoi s'agit-il ? Quels sont les états d'esprit ou les formes de pensées particulières qui nous absorbent de sorte que nous oublions qu'elles sont simplement des phénomènes vides et transitoires ?
Il est surprenant de constater le pouvoir énorme que nous accordons inconsciemment à ces pensées non désirées : "fais ceci, dis cela, souviens-toi, planifie, juge".
Elles ont le pouvoir de nous faire perdre la raison, et souvent elles le font !
Le type de pensées que nous avons, et l'impact qu'elles ont sur nos vies dépend de notre compréhension des choses. Si nous sommes dans l'état d'esprit volontaire et perspicace de simplement voir les pensées naître et passer, alors le type de pensées qui apparaissent importe peu ; nous pouvons regarder nos pensées comme le spectacle éphémère qu'elles sont en réalité.

EXAMINONS UNE PENSEE...
De la pensée, naît l'action. De l'action résulte toutes sortes de conséquences. Dans quelles pensées allons-nous nous investir ? Notre tâche est d'essayer de les voir avec lucidité de manière à pouvoir décider sur lesquelles nous voulons agir, et celles que nous souhaitons simplement laisser passer.
Le bouddhisme considère qu’il existe 6, 7, voire 8 aspects de la conscience
Le bouddhisme considère qu’il existe six, sept, voire huit aspects de la conscience. Le premier est la conscience de base, qui a une connaissance globale, générale, du monde et qui sait que j’existe. Puis, il y a cinq aspects de la conscience associés aux cinq expériences sensorielles : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Le septième niveau est la conscience mentale qui assigne des concepts abstraits aux six premiers aspects. La philosophie bouddhiste considère parfois une huitième instance de la conscience liée aux états mentaux conflictuels qui altèrent la réalité (tels la haine, la cupidité, etc.). Ces huit aspects de la conscience sont sous-tendus par ce que l’on appelle le continuum lumineux de la conscience fondamentale.
Selon le bouddhisme, la dualité matière-conscience, ou encore le prétendu problème corps-esprit, est un faux débat, étant donné qu’aucun des deux n’est doté d’une existence indépendante et intrinsèque. La nature fondamentale des phénomènes transcende les notions de sujet et d’objet, de temps et d’espace. Or, quand le monde des phénomènes se manifeste à partir de la nature primordiale, nous perdons de vue l’unité première de la conscience et du monde, et nous introduisons une fausse distinction. Le clivage entre le soi et le non-soi s’instaure, et le monde de l’ignorance, ou samsara, advient. La naissance du samsara ne s’est pas produite à un moment donné dans le temps. Le samsara est, à chaque instant et à chacune de nos pensées, le reflet de la réification du monde opérée par l’ignorance.
La conception bouddhiste diffère donc radicalement du dualisme cartésien, qui postule, d’une part, l’existence d’une réalité matérielle, solide et réellement existante et, d’autre part, une conscience totalement immatérielle qui ne peut pas entretenir de lien véritable avec la matière. L’analyse bouddhiste des phénomènes reconnaît l’absence de réalité intrinsèque de tous les phénomènes. Qu’ils soient animés ou inanimés, ils sont tout autant dénués d’existence autonome et ultime. Il n’existe donc qu’une simple distinction d’ordre conventionnel entre la matière et la conscience.
Étant donné que le bouddhisme réfute la réalité ultime des phénomènes, il réfute également l’idée que la conscience est une entité indépendante, dotée d’une existence inhérente. Ce niveau fondamental de la conscience et le monde des phénomènes apparents sont liés par l’interdépendance, tous deux constituant le monde dont nous faisons l’expérience. Le dualisme est absent du concept d’interdépendance ; il postule une séparation nette entre l’esprit et la matière. Le bouddhisme affirme que la vacuité est la forme et que la forme est la vacuité. Par conséquent, la dichotomie entre monde « matériel » et « immatériel » n’a pas de sens.
En d’autres termes, le bouddhisme affirme que la distinction entre le monde intérieur de la pensée et la réalité physique extérieure n’est qu’une simple illusion. Il n’y a qu’une seule réalité, ou plus exactement, il n’y a qu’une seule absence de réalité intrinsèque ! Le bouddhisme n’adopte pas pour autant un point de vue purement idéaliste, pas plus qu’il ne prétend que le monde extérieur est une construction de la conscience. Il insiste sur le fait qu’en l’absence de conscience, il est impossible d’affirmer que le monde existe, parce qu’une telle affirmation implique la présence d’une conscience.
Cette conception de la conscience et du monde phénoménal peut paraître déroutante, mais elle s’apparente à la réponse que donnent certains astrophysiciens quand on leur demande ce qu’il y avait avant le Big Bang. Ils répondent que cette question n’a pas de sens parce que le temps et l’espace ont commencé avec le Big Bang. De même, tout ce que l’on peut dire sur le monde, le cerveau et la conscience elle-même est indissociable de la conscience. Tout présuppose la conscience, même une question telle que : « Un monde totalement privé de vie et d’êtres sensibles pourrait-il exister de lui-même ? », ainsi que toutes les réponses que l’on pourrait formuler. Il serait bien sûr absurde de nier l’existence de mondes inanimés, puisque la plupart des planètes sont des planètes mortes. Néanmoins, sans conscience, il n’y a ni question ni réponse, ni concept ni « monde » en tant qu’objet de l’expérience.
Extrait de : Cerveau et méditation - Dialogue entre le bouddhisme et les neurosciences, de Matthieu Ricard et Wolf Singer.




APPRENDRE A MEDITER - Pourquoi méditer ? Sur quoi ? Comment ?
3 pages à lire : 1) Technique de méditation - 2) Obstacles à la méditation - 3) Méditer pour se transformer


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