La pleine conscience - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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La pleine conscience

Méditation

LA PLEINE CONSCIENCE - Une méthode laïque et scientifique pour réduire son stress

Leçon n°76 - Tirée du livre "Méditer, 108 leçons de pleine conscience" de John Kabat-Zinn

La Pleine conscience ou "Mindfulness" en anglais est un terme issu du bouddhisme et qui signifie un état de conscience à ce qui se passe dans l'instant présent sans jugement de valeur.
Il s'agit d'un entraînement de l'esprit à développer une attention sélective aux stimulis sensoriels (sons, mouvements respiratoires, sensations corporelles..).

Méditer...
n'est pas juste rester assis...
...sans bouger !

Le B. A. BA de la méditation
La méditation ? Ce n’est ni une rêverie ni une manière de garder l’esprit vide. C’est au contraire un combat actif, elle n’est pas séparée de la vie et ne constitue pas une retraite en un monde irréel. Elle est ce qui permet d’aller au cœur des choses mêmes à chaque instant de l’existence. La contemplation permanente et détachée des sensations corporelles et des états d’esprit conduit progressivement à une acuité considérable de l’attention et de la vision mentale suscitant le calme mental (samatha) et la vision directe et pénétrante (vipassana), les deux facteurs inséparables caractérisant l’esprit libéré.

LES ORIGINES
Aussi appelée Mindfulness, ou présence attentive, c'est la forme de méditation la plus pratiquée en Occident. Issue de la tradition bouddhiste, elle se démarque de celle-ci par son caractère entièrement laïc et ses emprunts aux neurosciences. Elle fut codifiée à des fins médicales, dans les années 1970, par deux Nord-Américains venus du monde de la psychologie scientifique.
LES MAITRES
La pleine conscience n'est pas une tradition spirituelle, et ne se transmet pas de maître à disciple. Ses pères sont le psychiatre canadien Zindel Segal, inventeur d'une thérapie de la dépression fondée sur la méditation, et le psychologue américain Jon Kabat-Zin. Ce dernier a créé, en 1979, la Mindfulness Based Stress Réduction (MBSR), une méthode pratiquée depuis dans plus de 200 hôpitaux américains.
LES PRINCIPES
La Mindfulness repose sur trois attitudes fondamentales. D'abord, ouvrir son attention aux expériences de l'instant, pour saisir pleinement ce qui se déroule dans notre esprit, minute après minute. Ensuite, laisser libre cours à sa pensée, sans tenter de la contrôler. Enfin, plutôt que d'analyser ce qui se passe en nous, se contenter de l'éprouver et de l'observer avec détachement.
LA PRATIQUE
Assis, on se concentre sur sa respiration, et l'on prend conscience de ses sensations et de ses pensées, ici et maintenant. Puis on étend ce principe aux petits gestes du quotidien : prendre sa douche, manger, se brosser les dents etc...
A SAVOIR
Depuis quelques années, la pleine conscience se développe dans notre pays. En plus des travaux précurseurs de psychiatres qui ont introduit la méditation à l'hôpital, une association a été fondée en 2009. Elle forme des enseignants, et organise des ateliers d'initation partout en France.

La vie quotidienne est une méditation

Méditation bouddhique et vie quotidienne
Une autre façon de voir la méditation...
Si nous ne pouvons pratiquer la méditation assise, parce que nous pensons que nous devons vivre avec notre temps et ne pas faire de différence entre l'activité et l'immobilité, il n'y a aucun problème !
Croyant à l 'esprit unique, notre but sera d'observer notre esprit tout au long de la journée.
Ma pratique personnelle est la vision pénétrante. Je continue simplement à pratiquer l'attention vigilante et j'observe si je peux garder mon esprit à l'affût des perceptions.
Pendant longtemps j'ai pensé que la méditation, c'était s'asseoir en silence sur un coussin... mais au fil des ans, ma pratique a évoluée, je suis devenu plus actif dans la vie quotidienne. Maintenant ma pratique consiste à être en relation avec autrui.
Si on n'évolue pas dans le quotidien, la méditation ne sera qu'une fuite.
Dès que je sors de "mon chez moi" de mon coussin, ma pratique commence. Quand on réussit à être plus présent à son corps physique, un sentiment d'aise peut émerger.
Quand je suis "avec d'autres", c'est pour moi une bonne occasion d'observer mes réponses, mes actions et mes états d'esprit.
Le sentiment d'être en relation avec autrui m'informe non seulement sur moi-même et sur l'autre, mais aussi sur la relation elle-même qui n'est pas indépendante.

OBSERVER ET EXPERIMENTER
Dans tous nos états,
physiques ou mentaux, rassemblons toutes nos forces et en remettons nous entièrement au "Ju In Gong" (JIG = le possesseur de l'esprit et du corps).
Le JIG est le soi qui permet au "je" actuel de bouger, parler, manger et boire. La source de l'univers est liée directement à la source de l'esprit. Et on appelle cette source le JIG.
Observer l'esprit en toute chose signifie que tout dans la vie quotidienne est méditation. Quand on en arrive véritablement à découvrir le soi, il n'y a pas de séparation, puisque la vérité originelle de l'univers est sans dualité.
Pour comprendre la souffrance, on doit la confier au maître qui est en nous. Pas besoin de s'attacher à sa souffrance, parce que tout est vide. Pour cette raison, il faut lacher prise, et tout disparaîtra de soi-même.
Selon la manière dont nous avons vécu dans le passé, tout est naturellement enregistré dans notre destin.
Si quelque chose est enregistré, cela va apparaître dans le présent. Posons tout et laissons-le à la place où cela s'est passé. Si on fait cela, les bons et les mauvais karmas vont se dissoudre et disparaître.
La bande qui avait enregistré tous les karmas va se retrouver vide.
- Qu'est-ce qu'on pourrait enregistrer sur une bande vierge ?
- C'est à nous... de décider.

L'ATTENTION APPORTE LE BONHEUR
La pleine conscience c'est :
J'aime être attentif. Quoi que je fasse : aller aux toilettes, manger, faire une course en montagne, aller à mon travail, que je parle avec des gens, je passe le plus clair de mon temps à faire attention.
Parfois on est tenté de penser qu'il y a du plaisir dans des distractions diverses, mais en réalité ce type de fuite de la réalité est pénible.
J'ai besoin de me créer des plages de solitude pour me stimuler et me ressourcer.
SOLITUDE : Il est bon de se ressourcer dans un esprit de bonne solitude, mais cette solitude il ne faut pas la confondre avec l’isolement, le manque, l’abandon. Cette solitude choisie est loin d’être un enfermement, une pauvreté : c’est un état d’heureuse plénitude. Non seulement parce qu’elle offre la clé de la vie intérieure et créative, mais parce qu’elle est disponibilité et chemin d’apprentissage de l’amour. Il n’est pas de liberté de l’individu sans ce recueillement de la pensée, sans cet ermitage du cœur.
En Occident, nous avons de curieuses notions sur la relaxation. On lit un livre, on écoute de la musique, on mange et on rêvasse en même temps et on considère qu'ainsi on prend soin de soi. Pour moi, c'est la recette du chaos.
La volonté d'être vigilant est un facteur premier pour avoir conscience qu'on est sur un chemin spirituel.
Si on a l'intention d'être vigilant dans tous les aspects de sa vie, on se sentira spirituellement vivant au quotidien.

Enfin, pour ceux qui souhaitent approfondir la technique de la pleine conscience

Ici, vous trouverez un document PDF (9 pages)
concernant « Une introduction au sujet de la méditation et de la pleine conscience » (un texte qui associe la méditation à la vie de tous les jours)

Disponible en téléchargement, sans restriction

La pleine conscience au quotidien
Quelques exercices à faire...
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Si tout le temps nous prenons ainsi conscience : conscience de la position de notre corps, de notre façon de poser le pied ou de lever le bras, conscience de ce que nous disons, conscience de nos sensations, que nous sommes heureux, tristes, ou neutres, et conscience de ce que nous pensons, que cette pensée soit dirigée ou non — si tout le temps nous prenons conscience de cette façon, pour la totalité de notre vie si possible, alors nous verrons que graduellement et imperceptiblement, mais néanmoins sûrement, cette prise de conscience transmutera et transformera tout notre être, tout notre caractère.

MEDITONS SUR LA PLEINE CONSCIENCE

Soyons entièrement présents à ce que nous faisons, que nous marchions, soyons assis, en train d'écrire, de faire la vaisselle ou de boire une tasse de thé. Il n'y a plus de tâches "plaisantes" ou "déplaisantes", car la pleine conscience ne dépend pas de ce que l'on fait, mais de la manière dont on le fait.
A savoir avec une présence d'esprit claire et paisible, attentive et émerveillée par la qualité du moment présent, en se gardant d'ajouter à la réalité nos constructions mentales.



Nous avons un merveilleux exemple de cela avec la cérémonie du thé japonaise.
A première vue, la cérémonie du thé japonaise tourne autour d’un acte très ordinaire, que nous faisons tous les jours : faire et boire une tasse de thé. C’est quelque chose que nous avons tous fait des centaines et des milliers de fois. Comment cela est-il fait dans la cérémonie du thé japonaise ? Cela est fait d’une façon très différente, car cela est fait avec prise de conscience.
Avec prise de conscience, la bouilloire est remplie d’eau. Avec prise de conscience, elle est mise sur le feu de charbon de bois. Avec prise de conscience on s’assied et on attend que l’eau bouille, écoutant le frémissement de l’eau et des bulles, et regardant danser les flammes. Enfin, c’est avec prise de conscience que l’on verse l’eau bouillante dans la théière, avec prise de conscience que l’on verse le thé, qu’on l’offre, et qu’on le boit, observant pendant tout ce temps un silence complet.
D’un bout à l’autre, c’est un exercice de prise de conscience qui représente l’application de la prise de conscience aux choses de la vie quotidienne. Cette attitude, nous devrions l’avoir dans toutes nos activités.

Mais si la cérémonie du thé japonaise représente un certain niveau de prise de conscience dans la vie quotidienne, et un certain type de culture spirituelle — celle du bouddhisme d’Extrême-Orient, et en particulier du Zen —, quelle cérémonie ou institution analogue y a-t-il qui représente l’attitude de l’Occident aujourd’hui ? Quelle chose avons-nous, dans laquelle transpire tout l’esprit de notre culture commerciale ? Après avoir retourné cette question dans mon esprit, j’ai décidé que ce qui était caractéristique de notre culture était le repas d’affaires.
Durant un repas d’affaires vous essayez de faire deux choses à la fois : vous essayez de prendre un bon repas, et vous essayez de conclure une bonne affaire. Ce genre de comportement, où l’on essaie de faire deux choses contradictoires à la fois, est tout à fait incompatible avec une véritable, réelle et profonde prise de conscience. C’est aussi très mauvais pour la digestion.

Il est parfois utile de pratiquer la marche en pleine conscience dans un parc ou un autre endroit magnifique et calme, mais vous pouvez marcher également en pleine conscience dans la rue la plus fréquentée.
Marchez lentement, mais pas au point d'attirer l'attention sur vous. C'est une sorte de pratique invisible.
Si vous voyez quelque chose que vous désirez : apprécier le ciel bleu, les collines, un arbre ou un oiseau, arrêtez-vous simplement et continuez à inspirer et expirer en pleine conscience.
Si vous ne continuez pas à respirer consciemment, tôt ou tard, vos pensées se réinstalleront, et l'oiseau et l'arbre disparaîtront.

La prise de conscience du corps et de ses mouvements, la prise de conscience des sentiments et des émotions, et la prise de conscience des pensées — devraient être pratiquées, nous dit-on, tout le temps, quel que soit ce que nous faisons. Tout au long de la journée et même, avec quelque pratique, de la nuit — même durant les rêves — nous devrions continuer à prendre conscience.


LE YOGA NIDRA

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INTRODUCTION A LA NATURE DE L'ESPRIT
Dans une prairie de montagne, Patrul Rinpotché dormait à la belle étoile en compagnie de son disciple Nyoshul Loungtok, lorsque soudain il interpella celui-ci :

  • Ne m'as-tu pas dit que tu ignores toujours ce qu'est la véritable nature de l'esprit ?

  • C'est exact.

  • Ce n'est pourtant pas dificile.

Il lui demanda de venir s'étendre à côté de lui. Loungtok s'allongea sur le dos et contempla le ciel.
Patrul Rinpotché :

  • Tu entends aboyer les chiens du monastère ?

  • Oui.

  • Tu vois les étoiles briller ?

  • Oui.

  • Eh bien, la nature de l'esprit, c'est ça !.

A l'instant même, Nyoshul Loungtok comprit la nature de son esprit. L'effet cumulé d'années de méditation, de la présence du maître et d'un moment privilégié avait permis l'éclosion de cette réalisation intérieure.
                                  Patrul Rinpotché (1808-1887)


La leçon de méditation

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