Novembre 2016 - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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Novembre 2016

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L'ART DE L'ECOUTE EN L'ABSENCE DE TOUTE PENSEE
Ecouter sans effort
Vous est-il déjà arrivé de rester là, assis dans le plus grand silence, sans que votre attention soit fixée sur rien, sans faire aucun effort de concentration, mais en ayant l'esprit très calme, vraiment silencieux ?
Alors on entend tout, n'est-ce pas ? Les bruits lointains comme les plus proches, jusqu'aux plus immédiats, ce qui signifie que l'on est vraiment attentif à tout. Votre esprit n'est plus confiné à une unique voie étroite.
Si vous savez écouter ainsi, sans effort, sans contrainte, vous verrez s'opérer en vous un changement extraordinaire, un changement qui vient sans volonté délibérée, sans sollicitation ; et dans ce changement il est une grande beauté, et une immense profondeur de vision.
Se défaire des écrans
Comment écoutez-vous ? Est-ce avec vos propres projections, à travers vos ambitions, vos désirs, vos peurs, vos angoisses, est-ce en n'entendant que ce que vous voulez bien entendre, ce qui vous satisfait, vous agrée, vous rassure, allège momentanément vos souffrances ?
Si vous écoutez à travers l'écran de vos désirs, alors de toute évidence, c'est votre propre voix que vous écoutez : vous écoutez vos propres désirs.
N'y a-t-il pas une autre manière d'écouter ? N'est-il pas important de découvrir comment écouter non seulement ce qui se dit ici en ce moment même, mais toute chose : les bruits de la rue, le babillage des oiseaux, le bruit du tram, le fracas des vagues, la voix de votre époux, de votre femme, de vos amis, du bébé qui pleure ?
Ecouter n'a d'importance que si ce n'est pas à travers la projection de ses propres désirs que l'on écoute. Nous est-il possible d'écarter tous ces écrans à travers lesquels nous écoutons, et d'écouter vraiment ?
Au-delà du bruit des mots
Ecouter est un art qu'il n'est pas facile d'acquérir, mais il y a là une grande beauté et une grande source de compréhension. Nous écoutons aux divers niveaux de notre être, mais notre écoute se fait toujours à partir d'idées préconçues ou d'un point de vue particulier. Nous n'écoutons pas simplement ; l'écran de nos pensées, de nos conclusions, de nos préjugés vient toujours s'interposer entre nous et ce que nous écoutons...
Il faut, pour écouter, un calme intérieur, un renoncement à tout effort d'acquérir, une attention détendue. Cet état passif et cependant vigilant est apte à entendre ce qui est au-delà de la conclusion verbale. Les mots sont source de confusion ; ils ne sont qu'un lien de communication extérieur ; mais pour communier au-delà du bruit des mots, il faut écouter avec une passivité vigilante.
Ceux qui aiment peuvent écouter ; mais il est extrêmement rare de rencontrer quelqu'un capable d'écouter. Nous courons presque tous après des résultats, la réalisation d'objectifs ; nous triomphons, nous conquérons sans trêve, et ainsi nous n'écoutons pas. Ce n'est qu'en écoutant que l'on entend la chanson des mots.
Ecouter en l'absence de toute pensée
Je ne sais si vous avez jamais écouté un oiseau. Pour écouter, il faut que l'esprit garde le silence, pas un silence mystique, simplement le silence. Je vous parle : pour m'écouter vous devez être calme, tranquille, et non avoir l'esprit bourdonnant d'idées de toutes sortes.
Lorsque vous regardez une fleur, que ce soit sans la nommer, sans la classifier, sans dire qu'elle appartient à telle ou telle espèce ; si c'est ce que vous faites, alors vous ne regardez plus la fleur. C'est pourquoi je dis qu'écouter est l'une des choses les plus difficiles - écouter le communiste, le socialiste, le député, le capitaliste, n'importe qui, votre femme, vos enfants, votre voisin, le contrôleur du bus ou l'oiseau -, simplement écouter.
Ce n'est que lorsque vous écoutez en l'absence de toute idée, de toute pensée, que vous êtes en contact direct : alors, vous comprendrez si ce que dit l'orateur est vrai ou faux.
Toute discussion sera désormais pour vous inutile.
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