Mars 2013 - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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Mars 2013

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LES TROIS SCEAUX DU DHARMA
Qu'attendez-vous pour être heureux ? Demandez-vous : "Pourquoi ne suis-je pas heureux maintenant ?
Le véritable enseignement du Bouddha se trouve dans Les trois sceaux du Dharma (l'impermanence, le non-soi et l'essence de l'être) et sont des clés pour nous aider à franchir les trois portes de la libération (la vacuité, l'absence de signes et l'absence de désir).
Une fois ces portes franchies, nous sommes établis dans la concentration, libérés de la peur, de la confusion et de la tristesse.

Le premier sceau du Dharma est l'impermanence

Le Bouddha a enseigné que tout est impermanent : les fleurs, les montagnes, les régimes politiques, les corps, les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience. On ne peut rien trouver qui soit permanent. Les fleurs se décomposent, ce qui ne nous empêche pas de les aimer. En fait, on les aime encore plus, parce qu'on sait les apprécier tant qu'elles sont en vie. Si l'on sait regarder une fleur de telle sorte que l'impermanence nous soit révélée, on ne souffrira pas lorsqu'elle mourra. L'impermanence est plus qu'une idée. C'est une pratique pour nous aider à toucher la réalité.

En regardant profondément l'impermanence, on voit que les choses changent parce que les causes et les conditions changent. En regardant profondément le non-soi, on voit que l'existence de chaque chose n'est possible qu'en raison de l'existence de tout le reste. Du point de vue du temps on parle d'impermanence, et du point de vue de l'espace on parle de non-soi. Avant de lire ce texte, vous étiez différent physiquement et mentalement. En regardant profondément l'impermanence, vous voyez le non-soi. Et en regardant le non-soi vous voyez l'impermanence. Vous ne pouvez pas dire : j'accepte l'impermanence, mais j'ai du mal avec le non-soi. Il n'y a pas de différence.

Sans impermanence la vie ne serait pas possible. Votre fille ne pourrait pas devenir une belle jeune femme. Les régimes politiques qui exercent une oppression ne changeraient jamais. On croit que l'impermanence fait souffrir. Le Bouddha a donné l'exemple d'un chien qui se met en colère contre la pierre avec laquelle on l'a frappé. Ce n'est pas l'impermanence qui nous fait souffrir. Ce qui nous fait souffrir, c'est de vouloir que les choses soient permanentes alors qu'elles ne le sont pas. L'impermanence nous apprend à respecter et à prendre conscience de l'importance de chaque instant et de toutes les merveilles qui sont en nous et autour de nous. En pratiquant la pleine conscience de l'impermanence nous devenons plus attentifs et plus aimants. Grâce à cette pratique nous cesserons de nous plaindre que tout est impermanent et ne vaut donc pas la peine d'être vécu. Grâce à l'impermanence, nous pouvons transformer la souffrance en joie.

Le deuxième sceau du Dharma est le non-soi

Rien n'a d'existence séparée ou autonome. Tout inter-est forcément avec tout le reste. J'ai imaginé qu'au moment où le biscuit quittait le bol de pâte pour être déposé sur la plaque, il commençait à se voir séparé. Vous qui avez créé ces biscuits, vous savez ce qu'il en est et vous avez beaucoup de compassion pour eux. A l'origine ils ne font qu'un. Mais comme ils ont développé une perception discriminante, ils établissent des barrières entre eux. Puis, une fois dans le four ils se parlent : pousse-toi, je veux être au milieu. Moi, je suis beau et tout doré, mais toi, t'es moche ! Tu ne voudrais pas plutôt t'étaler dans cette direction ? Nous avons tendance à nous comporter de la même manière, ce qui crée beaucoup de souffrance. Si nous apprenons à toucher notre esprit non discriminant, notre bonheur et celui des autres ne pourra qu'augmenter.

Nous avons tous la capacité de vivre avec une sagesse de non-discrimination, mais il faut s'entraîner à voir les choses ainsi, à voir que la fleur, la montagne, nos parents et nos enfants sont tous en nous. Lorsque nous voyons que chacun et chaque chose appartient au même courant de vie, notre souffrance peut disparaître. Le non-soi n'est pas une doctrine ni une philosophie. C'est une vision profonde qui nous aide à vivre la vie plus profondément, à moins souffrir et à apprécier davantage la vie. Il faudrait pratiquer de telle sorte qu'il soit possible de voir des Israéliens comme des Palestiniens (et réciproque), il faudrait pratiquer jusqu'à voir que chaque personne est en nous, et pas séparés des autres. Nous sommes pareils aux biscuits, alors que nous faisons partie de la même réalité. Nous sommes ce que nous percevons. C'est l'enseignement du non-soi, de l'inter-être.

Non-soi veut dire que vous êtes fait d'éléments qui ne sont pas vous. Au cours de l'heure qui vient de s'écouler, certains éléments sont entrés en vous et d'autres en sont sortis. Votre bonheur, votre existence viennent de choses qui ne sont pas vous. Votre mère est heureuse parce que vous êtes heureux. Et vous êtes heureux parce qu'elle est heureuse. Le bonheur n'est pas quelque chose d'individuel. La fille doit pratiquer de façon à pouvoir mieux comprendre sa mère et sa mère mieux la comprendre. Les enseignements sur l'impermanence et le non-soi que le Bouddha nous a transmis sont des clés pour ouvrir la porte de la réalité. Nous devons voir que l'un est dans le tout et le tout dans l'un. De ce fait nous touchons l'essence de l'être, qui est libre de la naissance et de la mort, de la permanence et de l'impermanence, du soi et du non-soi.

Le troisième sceau du Dharma, est l'essence de l'être

Une vague n'a pas besoin de mourir pour devenir l'eau. L'eau est la substance de la vague. La vague est déjà l'eau. C'est pareil pour nous. Nous portons en nous l'essence de l'inter-être. Le nirvana est le silence complet des concepts. Les notions d'impermanence et de non-soi sont des instruments de pratique et non des doctrines à vénérer. Le Bouddha a dit : le Dharma que je vous ai offert n'est qu'un radeau pour vous aider à atteindre la rive du bien-être. Le nirvana est l'extinction de toutes les notions. La naissance, la mort, l'être, le non-être sont une notion. Dans notre vie quotidienne, nous devons faire face à ces réalités relatives. Mais si nous touchons la vie plus profondément, la réalité se révélera d'elle-même autrement.

Dans le Soutra du coeur, il est dit : il n'y a ni naissance ni mort. Mais il ne suffit pas de le réciter. Le Soutra est un instrument pour analyser notre vraie nature et celle du monde. Prenez par exemple cette feuille de papier. Pouvez-vous dire qu'elle n'était rien avant de naître ? Est-ce que de rien on peut devenir quelque chose ? Avant d'être reconnue comme feuille de papier, elle devait bien être un arbre, une branche, le soleil, les nuages, la terre. L'histoire de cette feuille est très semblable à la nôtre. Le koan : quel était ton visage avant la naissance de tes parents ? est une invitation pour regarder profondément et nous situer dans le temps et l'espace. Nous avons tendance à penser que nous n'avons commencé d'exister qu'à partir du moment où nous sommes nés. Mais nous étions déjà là sous de nombreuses formes.

Si je brûle cette feuille de papier, va-t-elle être réduite au non-être ? Non, elle va juste se transformer en fumée, en chaleur et en cendres. Si vous mettez la continuation de cette feuille dans le jardin, plus tard, en pratiquant, vous verrez peut-être une fleur, un arbre dans lequel vous pourrez reconnaître la renaissance de la feuille de papier. La fumée va devenir une partie d'un nuage dans le ciel et continuer ainsi l'aventure. Si le surlendemain, une petite pluie vous tombe sur la tête, vous y reconnaîtrez peut être la feuille de papier et vous pourrez la saluer. Il ne fait aucun doute que la feuille de papier continue, même une fois brûlée. L'instant de cette soi-disant mort est en réalité un instant de continuation.

Avec le regard profond nous voyons que la naissance n'est qu'une notion, tout comme la mort. Rien ne peut naître de rien.

Lorsque nous touchons profondément la feuille de papier, ou notre grand-mère, nous touchons la nature de la non-naissance et de la non-mort et nous sommes libres de la tristesse. Nous les reconnaissons déjà sous de nombreuses formes. Le nirvana signifie l'extinction des idées. Les idées de naissance et de mort, d'être et de non-être, de soi et autrui etc.... Nous avons peur de la mort parce que l'ignorance nous donne une fausse idée de la mort, parce que nous n'avons pas compris la vraie nature de l'impermanence et du non-soi. Nous sommes inquiets au sujet de notre avenir, mais pas de l'avenir des autres, persuadés que notre bonheur n'a rien à voir avec le leur. L'idée de soi et d'autrui fait naître des souffrances infinies. Pour faire taire ces idées, il faut pratiquer.

Le nirvana va nous servir d'éventail pour éteindre le feu de nos idées, y compris nos idées de permanence et de soi. Cet éventail est notre pratique quotidienne du regard profond. L'impermanence, le non-soi, les origines interdépendantes et la voie du milieu sont des clés pour ouvrir la porte de la réalité. Elles ne servent à rien si vous les laissez dans votre poche. Vous devez les utiliser. Dès lors que vous comprenez l'impermanence et le non-soi, vous êtes déjà libéré de beaucoup de souffrance et vous êtes en contact avec le nirvana, le troisième sceau du Dharma.


Suite de l'enseignement
Les 3 portes de la libération
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