MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité


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Le bardo

Philosophie


L’ETAT INTERMEDIAIRE
ENTRE 2 EXISTENCES :
LE BARDO
par Matthieu Ricard


Avec M. Ricard & D. Marchal à Schechen (Népal)


Quelles en sont les différentes étapes ?

Bardo signifie «transition», état intermédiaire. Il y a tout d’abord le bardo de la vie, l’état intermédiaire entre la naissance et la mort. Puis le bardo du moment de la mort, au moment où la conscience se sépare du corps.
On parle de deux phases de «dissolution», la dissolution extérieure des facultés physiques et sensorielles et la dissolution intérieure des processus mentaux.

La première est comparée à la résorption des 5 éléments qui constituent l’univers. Lorsque l’élément «terre» se dissout, le corps devient pesant, nous avons du mal à maintenir notre posture, nous nous sentons oppressé, comme sous le poids d’une montagne. Lorsque l’élément «eau» se dissout, nos muqueuses se dessèchent, nous avons soif, notre esprit devient confus et dérive comme s’il était emporté par une rivière. Lorsque l’élément «feu» disparaît, le corps commence à perdre sa chaleur et il devient de plus en plus difficile de percevoir correctement le monde extérieur. Lorsque l’élément «air» se dissout, nous avons du mal à respirer, nous ne pouvons plus bouger et perdons conscience. Des hallucinations se produisent, le film entier de notre existence se déroule en notre esprit. Parfois on éprouvera une grande sérénité, on verra un espace lumineux et paisible. Enfin la respiration cesse. Mais une énergie vitale, le «souffle interne», se maintient pendant quelque temps, puis cesse à son tour. C’est la mort, la séparation du corps et du courant de conscience.

Ce courant connaît alors toute une série d’états de plus en plus subtils – C’est la deuxième dissolution, la dissolution intérieure. On fera successivement l’expérience d’une grande clarté, d’une grande félicitée et d’un état libre de tout concept. C’est à ce moment-là que l’on fait brièvement l’expérience de l’absolu. Un pratiquant aguerri peut alors demeurer dans cet état absolu et atteindre l’éveil. Sinon, la conscience s’engage dans l’état intermédiaire entre la mort et la prochaine renaissance. Les différentes expériences que fait alors notre conscience dépendent de notre degré de maturité spirituelle.









LE VENT DU KARMA


Pour quelqu’un qui n’a aucune réalisation spirituelle, la résultante de toutes les pensées, paroles et actions de sa vie écoulée détermine l’aspect plus ou moins angoissant de ce bardo. Il s’y trouve comme une plume emportée par le vent du karma.
Seul celui qui possède une certaine réalisation spirituelle peut en diriger le cours. Puis vient le bardo du «devenir». C’est là que commenceront à apparaître les modalités du prochain état d’existence.

Le processus de la renaissance est le même chez les êtres ordinaires et les êtres réalisés, mais les premiers se réincarnent par la force résultant de leurs actes passés, tandis que les seconds, libérés du karma négatif, se réincarnent sciemment dans des conditions adéquates pour continuer à aider les êtres.

C’est pour cette raison qu’il est possible d’identifier la nouvelle existence d’un maître défunt.
Le bouddhisme affirme que le courant mental du défunt peut éventuellement s'incarner lors de la conception d'un nouvel être, dont il constituera le noyau psychique porteur des influences dynamiques du passé.




Le Bardo Thödol ou le livre des morts tibétain.
Par Philippe Cornu

Un entretien audio mené par Frédéric Lenoir sur France Culture - Durée 57'
Vous retrouverez ces explications dans le menu "Philosophie" dans les pages : l'impermanence, la vacuité, l'inter-être, la renaissance, le bardo, le karma, la roue de la vie. (Tout étant lié)

Pour écouter, cliquez sur la photo



"La mort comme miroir de la vie"
dans le bouddhisme tibétain
La libération par l'audition dans les états intermédiaires. Ce texte décrit le processus de dissolution du moment de la mort, le lever de la claire lumière puis la manifestation des visions des cent déités paisibles et courroucées durant le bardo de la réalité absolue, le jugement de yama et enfin les errances de l'être intermédiaire dans le bardo du devenir avant sa renaissance.

Biographie de l'auteur
Padmasambhava est un maître du VIIIe siècle né à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan, fondateur du bouddhisme tantrique himalayen.
Philippe Cornu, né en 1957, enseigne à l'INALCO (Langues O). Il est aussi le président de l'Université bouddhique européenne. Traducteur de tibétain, spécialiste reconnu du bouddhisme, il a écrit de nombreux ouvrages dont le Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme (Ed. du Seuil, 2001).


Reconnu et encensé dans le monde entier où il a été de nombreuses fois traduit, Le Livre des morts tibétain fait désormais partie du patrimoine littéraire de l'humanité. Longtemps détourné de son sens véritable et présenté de façon fragmentaire, il est ici, pour la première fois, livré au public sous sa forme complète, directement traduit du tibétain et expliqué dans son contexte originel. Le Bardo Thödröl — intitulé en français Livre des morts tibétain — signifie en réalité La Grande Libération par l'écoute dans les états intermédiaires. Composé par le grand maître Padmasambhava au VIIIe siècle, il traite des mystères les plus profonds de l'existence. Le bardo, « état intermédiaire », désigne d'abord le passage entre la mort et la renaissance dans une vie future. Le rêve, la méditation, la vie et le moment de la mort sont aussi des bardo, des aventures d'un esprit qui n'a ni commencement ni fin. De la mort aujourd'hui taboue, ce texte millénaire nous révèle précisément qu'elle est le miroir de ce qu'a été notre vie. Loin d'être un anéantissement, elle offre, selon le degré de préparation spirituelle de l'individu, la formidable possibilité d'une libération complète de l'être ou l'étape obligée vers une nouvelle existence sous conditions. C'est donc à l'être humain de découvrir la nature véritable de l'esprit : l'esprit de claire lumière. La mort sera alors l'instant de vérité où il reconnaîtra cette luminosité fondamentale pour s'y immerger, cessant ainsi d'errer de vie en vie sous le poids d'une illusion toujours recommencée.


Le P’owa, ou " transfert de conscience au moment de la mort "



L'ESPRIT VA SE RETROUVER DANS UN AUTRE CORPS...

PHOWA est une technique du bouddhisme vajrayana permettant de transférer la conscience au moment de la mort, dans un «champ pur». Quitter ce monde n’est plus, dès lors, perçu comme un objet d’angoisse, mais comme l’occasion de se libérer du cycle des existences.




L’événement le plus terrifiant dans la vie est le moment de la mort, et elle vient à tous sans souci de la richesse, de la beauté, de l’intelligence ou de la renommée. La mort est inévitable, mais la manière dont vous mourez, terrifié et confus, ou avec confiance et la maîtrise spirituelle, est dépendante de votre contrôle.


Phowa, ou « transfert de conscience au moment de la mort » est la méthode bouddhiste qui permet lorsque l’on est arrivé aux extrémités de la vie d’atteindre à l’illumination. Par une combinaison du souffle, de récitations de mantras et de techniques de visualisation qui est pratiquée au moment de la mort, la conscience est éjectée par l’ouverture de Brahmâ évitant ainsi la renaissance dans les six royaumes de l’existence cyclique. A partir de cette ouverture, la conscience peut-être transférée directement en Dewachen, terre pure du Bouddha Amitabha. Naropa dit «il y a neuf portes qui sont celles du monde, mais seulement une porte qui est celle du Mahamudra (nirvana). Si vous fermez les neufs portes, vous obtiendrez ensuite le chemin de la libération sans aucun doute ».

Dans les écrits de Marpa le traducteur, « Si vous pratiquez Phowa, alors au moment où la mort s’approche, vous n’aurez aucun désespoir. Si à l’avance vous vous êtes habitués au chemin de Phowa, alors à l’heure de la mort vous serez plein de confiance, de gaîté…. ». Il est enseigné qu’une fois en Dewachen, il n’y a plus de retour dans les royaumes samsariques et qu’il est rapide et facile de réaliser l’illumination en cette terre pure. Ainsi, Phowa est comme une police d’assurance, si vous ne réalisez pas l’illumination de votre vivant, vous vous assurez de cet accomplissement après la mort.

Il est dit que des six « yoga de Naropa » Phowa est le plus le rapide et le plus direct chemin qui libère de la souffrance samsarique et conduit à l’illumination. Marpa a promis « il y a des enseignements pour atteindre à l’illumination, mais j’ai un enseignement, Phowa, qui offre l’illumination sans méditation ». Cette pratique est particulièrement appropriée de nos jours où la plupart d’entre nous n’ont pas le luxe de la pratique prolongée et de la méditation solitaire. En raison de ce manque et de la puissance accablante de la paresse dans l’ajournement de notre pratique, nous avons besoin désespérément d’un chemin simple et direct qui nous permette de transformer le stress de la vie moderne en force essentielle qui tranche à travers l’attachement des objets illusoires et réveille en nous la réalisation de notre propre nature de Bouddha. La vie est très courte et peut prendre fin soudainement et sans avertissement. Quand la mort advient, nous n’avons aucune possibilité d’y échapper : ni notre richesse accumulée ni notre renommée ne peuvent nous aider – rien ne peut aider excepté les précieux enseignements.

Les pratiquants suffisamment accomplis peuvent utiliser cette méthode peu compliquée et puissante pour le bénéfice des autres personnes et des animaux qui ont atteint la fin de leur vie. Les tibétains considèrent qu’il est extrêmement important de pratiquer Phowa pour la personne mourante et récemment décédée.
Une retraite de Phowa avec un lama qualifié a généralement comme résultat l’ouverture du canal central et la réalisation claire et tangible des signes d’accomplissement. L’apparition de ces signes assure le pratiquant de l’accès réussi en les royaumes illuminés lorsque Phowa est pratiqué au moment de la mort. Le pratiquant dévoué qui n’a aucun doute dans le lama qualifié et les enseignements, peut expérimenter les signes de Phowa tout simplement en recevant le Lung (transmission orale de bénédictions). Ceci a été expérimenté par de nombreux pratiquants dans le monde. Considérant qu‘il faudrait des années pour réaliser les signes d’accomplissement en pratiquant seul, en présence d’un maître de Phowa les signes surgissent plus facilement. C’est le grand bénéfice de Phowa : les signes de l’accomplissement s’obtiennent rapidement, sans années de stricte pratique de la méditation. Après avoir obtenu les signes, vous pouvez affronter la mort avec confiance. L’alternative pour la plupart des êtres est d’être emportés, sans ressources, par le flot du vent du karma dans le cycle du samsara.




Ayang Rinpoché enseigne Phowa tant de la lignée Nyingma que Kagyu.



Tous les tibétains sont familiarisés avec cette pratique : Tous les 12 ans, une ville de tentes et de pèlerins apparaissent autour du petit temple Drikung de Bhum Ngu Sumdo pour trois semaines de pratique intensive de Phowa par le plus haut tulku des lamas Drikung.

Phowa est enseigné par toutes les écoles du bouddhisme tibétain, mais la lignée Drikung Kagyu a une place particulière dans cette pratique. Si le Phowa est pratiqué sans les précautions essentielles, sans le support d’une initiation reçue d’un détenteur de la lignée, les résultats ne seront pas les mêmes et le pratiquant sera confronté à de nombreux dangers. L’initiation rendra la pratique sûre et les bénédictions de la lignée couleront naturellement pour le disciple, apportant des résultats rapides.



Le P’owa, ou " transfert de conscience au moment de la mort "
De l'émission Sagesses bouddhistes

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