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La vacuité

Philosophie


LA VACUITE

Tout phénomène est vide d'essence même !
Les bouddhistes considèrent leur vision du monde comme étant illusoire. Les objets et phénomènes ne peuvent exister par eux-mêmes, ils sont liés par une chaîne de causes à effets.


As-tu vu la vache dans le près ?
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IMAGINONS UNE VAGUE !
Vide de "vaguéité", mais pleine d'eau !

  • Le vide est la forme...
  • la forme est le vide !


"Imaginons une vague à la surface de la mer. Vue sous un certain angle, elle semble avoir une existence distincte, un début et une fin, une naissance et une mort. Perçue sous un autre angle, la vague n'existe pas réellement en elle-même, elle est seulement le comportement de l'eau, "vide" d'une identité séparée mais "pleine" d'eau. Si nous réfléchissons sérieusement à la vague, nous en venons à réaliser que c'est un phénomène rendu temporairement possible par le vent et l'eau, qui dépend d'un ensemble de circonstances en constante fluctuation. Nous apercevons également que chaque vague est reliée à toutes les autres. Si nous y regardons de près, rien ne possède d'existence intrinsèque. C'est cette absence d'existence indépendante que nous appelons "vacuité".

En pratiquant dans le but de réaliser la vacuité, il faut faire attention à ne pas tomber dans l'éternalisme - rien n'existe alors je peux tout faire. Une compréhension de l'impermanence permet de ne pas tomber dans l'éternalisme.
Aussi, Il faut éviter le nihilisme et ne rien faire du tout - si rien n'existe alors pourquoi chercher. En soit, les objets qui se manifestent devant nous existent mais seulement dans notre mental, par le biais de nos sens. En finalité, ils n'ont pas d'existence, mais dans la réalité courante (celle de notre mental), ils existent. Nous ne sommes pas encore des bouddhas (êtres éveillés) et devons êtres soumis à notre mental.

Ainsi la vacuité ne "pleut" pas tout de suite après 20 minutes de méditations. Les phénomènes n'existent pas par eux-mêmes, de par leur propre volonté. Ils sont la manifestation temporaire de plusieurs éléments.



LE SUTRA DU COEUR


Un autre texte qui explique la vacuité est le sûtra du cœur. Évidemment, cette vision du monde n'est pas innée et sa réalisation concrète et directe prend des années de pratiques, voir plusieurs vies. Les bouddhistes essaient de percevoir cette vision par la logique et ensuite tentent de la réaliser durant la méditation. La vacuité est l'essence même de tout phénomène. Vu de cette manière de voir les objets, presque toute métaphysique est exclue du bouddhisme.

Le Sûtra du Cœur
est probablement le texte bouddhique le plus connu et le plus important ;
il est fréquemment récité par des moines et des bouddhistes laïcs.
C'est un texte du bouddhisme mahayana.
Il est appelé Sutra du Cœur car il contient le cœur de l'enseignement de la prajnaparamita, la Perfection de la Sagesse (aussi appelée Sagesse parfaite, ou Connaissance transcendante, ou Sagesse transcendante, Prajñ
â),
à savoir la vacuité de toute chose et de tout phénomène.
La vacuité ne voulant pas dire la non-existence, mais l'absence de caractère substantiel, fixe et inchangeant.


Voici la version du texte :
Le
Noble Bodhisattva Avalokitésvara se mouvait dans le cours profond de la Perfection de Connaissance Transcendante. Il regarda attentivement et vit cinq agrégats d’existence, vides dans leur nature propre.

Voici Sâriputra, forme est vacuité et vacuité est forme - forme n’est autre que vacuité, vacuité n’est autre que forme - là où il y a forme, il y a vacuité, là où il y a vacuité, il y a forme - ainsi en est-il des sensations, des notions, des facteurs d’existence et de la connaissance discriminative.

Voici Sâriputra, tous les phénomènes (dharma : phénomènes conditionnés et inconditionnés) ont pour caractéristique la vacuité - ils sont sans naissance, sans annihilation, sans souillures et sans pureté, sans déficience et sans plénitude.
C’est pourquoi, Sâriputra, dans la vacuité, il n’y a ni forme, ni sensation, ni notion, ni facteur d’existence ni connaissance discriminative - ni œil, ni oreille, ni langue, ni corps, ni mental - ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets tangibles, ni objets mentaux - ni élément de la vue jusqu’à ni élément de la connaissance mentale - ni absence de Vue, ni cessation de l’absence de Vue jusqu’à ni déclin et mort, ni cessation du déclin et mort - ni souffrance, ni origine, ni extinction, ni Sentier - ni connaissance, ni obtention, ni absence d’obtention.
C’est pourquoi, Sâriputra, le Bodhisattva, par sa qualité de «sans obtention», prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, demeure, la psyché libre d’obstruction. N’ayant pas d’obstructions de la psyché, il est sans crainte, il a surmonté les méprises et il atteint finalement l’Eveil (nirvana).

Tous les Eveillés (Buddha) qui se tiennent dans les trois périodes de temps, prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, se sont pleinement éveillés du parfait et complet Eveil.

C’est pourquoi on doit connaître la Perfection de Connaissance Transcendante comme le grand mantra, le mantra de grande Vue, le mantra ultime, le mantra sans égal, celui qui soulage de toute douleur, essentiel, sans erreur. Par la Perfection de Connaissance Transcendante ce mantra a été proclamé ainsi :
Ta dya tha (om) gaté gaté paragaté parasamgaté Bodhi Svâhâ (aller, aller, aller au-delà, au-delà du par delà, que l'éveil soit réalisé!)

"gaté gaté paragaté parasamgaté Bodhi Svâhâ"
C'est le grand mantra du Bouddhisme. Il nous guide par-delà la perception illusoire du Soi comme Etre séparé, et nous aide à comprendre que nous sommes parfaits, reliés à toute vie et que l'univers est notre demeure. Son message est que l'infini est ici et maintenant.

Ecouter le mantra en regardant la vidéo
<< cliquez sur la photo




LA RELATION INTERDEPENDANTE
L'IMPERMANENCE, LA VACUITE, L'INTERDEPENDANCE... Tout est lié...
Existence et Non Existence
Permanence et Impermanence
Soi et non Soi


Nous devons nous délivrer de la peur qui résulte des concepts tels que "vie et mort, être et non être, permanence ou impermanence etc...

Si nous voyons l'existence d'un phénomène à partir de conditions interdépendantes, on peut aussi voir ce même phénomène dans l'espace illimité et dans le temps infini.
Nagarjuna dit : "Le temps présent est semblable à la boule d'argile, le temps passé à la poussière de la terre, et le temps futur à la cruche".


Un exemple : Quand je regarde le bureau sur lequel j'écris ce site, ce bureau existe à cet instant même.
Je reconnais son existence seulement quand les conditions interdépendantes qui fondent sa présence convergent.
Et d'un autre côté, je ne peux pas reconnaître son existence avant que ces conditions soient réunies.
Néanmoins, le bureau a existé avant d'être là. Par le jeu de facteurs interdépendants tels que l'arbre, la hache du bucheron et du travail du menuisier, et bien sûr par une multitude d'éléments liés directement ou indirectement à son existence...
... je peux dire que ce bureau a existé antérieurement !

Il en est de même avec le "moi".
Sur quelles parties de mon corps repose mon «moi» ?
Ma tête, mes pieds, mes jambes, mes organes ?
Partout où l'on cherche dans son propre corps on ne trouve pas le "moi".
Le "moi" est le nom que l'on donne à l'ensemble des parties (un bouddhiste dirait les agrégats) qui nous compose mais le "moi" ne se trouve dans aucune de ses parties.






"La voie médiane entre deux extrêmes"
La vacuité n’est réductible ni à un soi ni à un manque de soi. En tant que voie médiane, la vacuité est une façon de ne pas être piégé, soit dans l’idée que les choses existent, soit dans celle que les choses n’existent pas. L’existence et la non-existence sont un dualisme qui est imprégné dans nos concepts et nos façons de penser et de parler.

Il y a une rencontre très connue entre le Bouddha et un mendiant.
Celui-ci demande au Bouddha :
- Le soi existe-t-il ?
Le Bouddha garda le silence.
- Le soi n’existe-t-il pas ?
Le Bouddha garda encore le silence.
Le mendiant se leva et partit.

Le Bouddha se tourna vers son serviteur Ananda et dit :
"Si j’avais répondu que le soi existe, j’aurais prolongé la croyance qu’il y a quelque chose qui ne périt jamais, qui est éternelle.
Et si j’avais répondu que le soi n’existe pas, cela aurait encouragé le nihilisme."

Moi, Pierre, je suis vide de "Pierréité !"
Le bouddhisme donne le nom de «vacuité» à cet espace que l’on ressent quand on laisse simplement l’esprit se détendre. Ce terme est l’un des plus mal compris de tous les enseignements bouddhistes. Il est difficile aux Orientaux d’en saisir le sens, mais pour les Occidentaux c’est pire encore.
Le Bouddha enseigna effectivement que l’esprit et tous les phénomènes sont, par nature, vacuité, mais il ne voulait pas dire qu’ils sont vides au sens qu’ils ne sont rien. C’est parce que l’esprit est par nature vide que nous pouvons avoir une variété potentiellement infinie de pensées, d’émotions et de sensations. Même les erreurs au sujet de la vacuité surgissent de la vacuité.



«Disparition» de Mingyour rinpotché
Mingyour rinpotché est un jeune maître tibétain assez connu en Occident. En juin 2012, il a quitté son monastère en Inde, en pleine nuit, n’emportant ni argent ni affaires. Le lendemain, on retrouva juste une lettre dans sa chambre (ci-contre.. à lire un document). Depuis lors, nul ne sait où il s’en est allé.

Voici une anecdote qui permet peut-être de comprendre ce qu’est l’expérience de la vacuité.
(Par Mingyour Rinpotché)

Un jour, un étudiant vient voir un sage tibétain pour lui demander de lui expliquer ce que «vacuité» voulait dire. Le sage lui donne les éléments de base habituels, et l’étudiant semble très content, pour ne pas dire ravi. C’est vraiment super ! dit-il à la fin. D’après l’expérience personnelle du sage, il n’est pas facile de comprendre la vacuité du premier coup. C’est pour cela qu’il lui demande de passer les quelques jours suivants à méditer sur ce qu’il avait appris.

Quelques jours plus tard, l’étudiant apparait tout d’un coup devant la porte du sage avec une expression de terreur. Pâle, voûté, tremblant, il traverse la pièce avec précaution comme s’il tâtait le sol devant lui pour détecter des sables mouvants. «Maître, dit-il, vous m’avez demandé de méditer sur la vacuité, mais la nuit dernière il m’est venu à l’esprit que «tout» était vacuité. Cet immeuble est vacuité, les planchers sont vacuité, et le sol au-dessous est aussi vacuité. Alors, pourquoi ne passons-nous pas à travers le plancher, et même à travers la terre ?»
Le sage le laissa finir, puis il lui demanda «qui tomberait ?»
L’étudiant considéra un moment la question, puis son expression changea du tout au tout.
Ah ! J’ai pigé ! Si l’immeuble est vacuité et les gens aussi, il n’y a personne qui puisse tomber et rien à travers de quoi tomber.
L’étudiant poussa un long soupir, se détendit, et son visage reprit des couleurs. Le sage lui demande alors de méditer sur la vacuité avec la compréhension nouvelle qu’il en avait.

Deux ou trois jours plus tard, l’étudiant revient voir le sage à l’improviste. Il est de nouveau pâle et tremblant. Après s’être assis en face du Maître, il dit «Maître, j’ai médité sur la vacuité comme vous me l’avez conseillé, et j’ai compris que j’étais vacuité, de même que cet immeuble et le sol sur lequel je me trouve. Mais à mesure que je méditais, je suis allé de plus en plus profond, jusqu’au point de cesser de voir ou de ressentir quoi que ce soit. J’ai peur, si je ne suis que vacuité, d’être sur le point de mourir. Alors je me suis précipité pour vous voir ce matin. Si je ne suis que vacuité, je ne suis, au fond, rien du tout, et rien n’empêche que je me dissolve dans le néant.»

Quand le sage fut certain que l’étudiant avait tout dit, il lui demande : «Qui va se dissoudre ?» Le sage attend un moment, le temps que l’étudiant digère la question, avant de poursuivre : «Vous avez confondu la vacuité avec le néant. Au début, la plupart des gens font l’erreur d’aborder la vacuité comme s’il s’agissait d’une idée, d’un concept. J’ai fait cette erreur moi-même. Mais il n’y a, en réalité, aucun moyen de comprendre la vacuité à l’aide de concepts. Vous ne pouvez réellement la connaître que par une expérience directe. Je ne vous demande pas de me croire. Tout ce que je vous demande, c’est de vous poser cette question, la prochaine fois que vous vous asseyez pour méditer : si tout est, par nature, vacuité, qui ou quoi peut se dissoudre ? Qui ou quoi peut naître ? Qui ou quoi peut mourir ? Allez-y, et la réponse vous surprendra peut-être.»

L’étudiant soupire et accepte d’essayer encore.

Quelques jours plus tard, l’étudiant revient voir le Maître. Avec un sourire paisible, il annonce «je pense que je commence à comprendre !» Le sage demande qu’il s’explique.
«J’ai suivi vos instructions. Après avoir médité longtemps sur la vacuité, j’ai compris que cela ne signifiait pas le néant, car pour qu’il n’y ait rien, il faudrait d’abord qu’il y ait quelque chose. La vacuité, c’est donc tout, toutes les possibilités d’existence et de non-existence imaginables, toutes présentes au même instant. Si la vacuité est notre vraie nature, on ne peut dire de personne qu’il naît ou qu’il meurt véritablement, car la possibilité d’être d’une façon ou d’une autre, ou de ne pas être, est présente en nous à tout moment.»

Très bien, dis le sage. «Maintenant, oubliez tout ce que vous venez de dire, parce que si vous essayez de vous le rappeler exactement, vous allez transformer en concepts ce que vous avez appris, et il vous faudra revenir à la case départ.»


S'il y a PERMANENCE : il y a IDENTITE,...
donc RIEN NE PEUT EXISTER.

S'il y a NON PERMANENCE : il n'y a NON IDENTITE,...
et donc LES CHOSES EXISTENT.


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