L'enseignement 1/2
Le véritable enseignement du Bouddha se trouve dans Les trois sceaux du Dharma (l'impermanence, le non-soi et l'essence de l'être) et sont des clés pour nous aider à franchir les trois portes de la libération (la vacuité, l'absence de signes et l'absence de désir).
Une fois ces portes franchies, nous sommes établis dans la concentration, libérés de la peur, de la confusion et de la tristesse.
Le premier sceau du Dharma est l'impermanence
En regardant profondément l'impermanence, on voit que les choses changent parce que les causes et les conditions changent. En regardant profondément le non-soi, on voit que l'existence de chaque chose n'est possible qu'en raison de l'existence de tout le reste. Du point de vue du temps on parle d'impermanence, et du point de vue de l'espace on parle de non-soi.
Sans impermanence la vie ne serait pas possible. Votre fille ne pourrait pas devenir une belle jeune femme. Les régimes politiques qui exercent une oppression ne changeraient jamais. On croit que l'impermanence fait souffrir. Le Bouddha a donné l'exemple d'un chien qui se met en colère contre la pierre avec laquelle on l'a frappé.
Le deuxième sceau du Dharma est le non-soi
Rien n'a d'existence séparée ou autonome. Tout inter-est forcément avec tout le reste. J'ai imaginé qu'au moment où le biscuit quittait le bol de pâte pour être déposé sur la plaque, il commençait à se voir séparé. Vous qui avez créé ces biscuits, vous savez ce qu'il en est et vous avez beaucoup de compassion pour eux.
Nous avons tous la capacité de vivre avec une sagesse de non-discrimination, mais il faut s'entraîner à voir les choses ainsi, à voir que la fleur, la montagne, nos parents et nos enfants sont tous en nous. Lorsque nous voyons que chacun et chaque chose appartient au même courant de vie, notre souffrance peut disparaître. Le non-soi n'est pas une doctrine ni une philosophie. C'est une vision profonde qui nous aide à vivre la vie plus profondément, à moins souffrir et à apprécier davantage la vie.
Le troisième sceau du Dharma, est l'essence de l'être
Une vague n'a pas besoin de mourir pour devenir l'eau. L'eau est la substance de la vague. La vague est déjà l'eau. C'est pareil pour nous. Nous portons en nous l'essence de l'inter-être. Le nirvana est le silence complet des concepts. Les notions d'impermanence et de non-soi sont des instruments de pratique et non des doctrines à vénérer.
Dans le Soutra du coeur, il est dit : il n'y a ni naissance ni mort. Mais il ne suffit pas de le réciter. Le Soutra est un instrument pour analyser notre vraie nature et celle du monde. Prenez par exemple cette feuille de papier. Pouvez-vous dire qu'elle n'était rien avant de naître ? Est-ce que de rien on peut devenir quelque chose ? Avant d'être reconnue comme feuille de papier, elle devait bien être un arbre, une branche, le soleil, les nuages, la terre.
Si je brûle cette feuille de papier, va-t-elle être réduite au non-être ? Non, elle va juste se transformer en fumée, en chaleur et en cendres. Si vous mettez la continuation de cette feuille dans le jardin, plus tard, en pratiquant, vous verrez peut-être une fleur, un arbre dans lequel vous pourrez reconnaître la renaissance de la feuille de papier. La fumée va devenir une partie d'un nuage dans le ciel et continuer ainsi l'aventure.
Avec le regard profond nous voyons que la naissance n'est qu'une notion, tout comme la mort. Rien ne peut naître de rien.